Histoire des crues de la grande levée d'Anjou
Elle fût commençée sous le Roi Louis le Débonnaire qui régna sur le royame de France de 814 à 840 et continuée par le Comte Henri II d'Anjou qui fût Roi d'Angleterre et vint à Saumur en 1161 et sous le régne de Philippe de Valois (1180/1223).
Mais la levée actuelle ne fût édifiée qu'à la fin du XVIIè siècle et terminée en 1745 par un monument érigée à la Pyramide située à l'embranchement des routes d'Angers, de Saumur et de Beaufort en vallée.Au début, la levée est faite de terre retenue par de simples pieux de bois qui durent toujours être renforcés et remontés de façon à contenir les eaux tourmentées de la Loire mais cela n'empêcha pas les grandes crues d'envahir la vallée et de la rompre à plusieurs reprises
- en 1527
- en janvier1561
- en 1608 et le 13 février 1629 à Chouzé sur Loire
- 12 janvier1649 à Varennes sur Loire
- 17 janvier 1651 et le 11 Janvier 1661 à St Martin de la Place
- le 9 octobre 1707 ,le 2 juin 1856 et en 1866 à la Chapelle sur Loire
l'eau s'engoufffrait dans la vallée par la brêche et dévalait à la vitesse d'un cheval au galop, détruisant une grande quantité de maisons de la Chapelle sur Loire jusqu'à Brain sur Authion.
Ceux qui le pouvaient mntaient sur la levée, dans les arbres et sur les toits des maisons qui n'étaient pas détruites, attendant qu'on viennent les délivrer de leur dangereuse position.
Toutes les récoltes de la vallée furent détruites
L’administration aujourd’hui des levées
Pour les ouvrages de domanialité d'État, la maîtrise d'ouvrage particulière des travaux était dévolue aux services déconcentrés de l’État, les Directions départementales de l’Équipement (DDE). Elle est historiquement différente d’un département à l’autre, en raison des attributions dévolues dans le Maine-et-Loire au Service Maritime et de Navigation (SMN) de Nantes rattaché au Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire, et dans le Cher au Service Hydrologie et Voies Navigables de la Nièvre ; elle a connu des évolutions.
Lors de la réunion interministérielle du 7 mars 2002, est décidé la création de l'arrondissement opérationnel de la Loire (AITL). Cette nouvelle entité doit intervenir sur les opérations de protection contre les crues placées sous maîtrise d'ouvrage de l'État (METL), des prestations étant possibles pour l’aménagement du lit. Sa mission est définie dans l'arrêté du 23 septembre 2002 qui officialise sa création, comme appui technique, administratif et juridique à l'exercice de la maîtrise d'ouvrage des projets incombant aux services déconcentrés de l'équipement dans le cadre du « Plan Loire Grandeur Nature » pour les dix départements concernés.
De nouvelles réorganisations interviendront ensuite jusqu’à la disparition des DDE au 1er janvier 2010 au profit d’entités territoriales plus élargies. Le service de la Loire reste encore à définir dans cette nouvelle organisation territoriale.
Parallèlement à l’administration de l’État, un club des gestionnaires de Loire est mis en place en 1994. ( source wikipedia)
Résultat de leur histoire millénaire et de la mainmise du pouvoir royal sur la maintenance et le développement des turcies et Levées, le statut des levées est généralement domanial.
Le lit mineur :
Le lit mineur est constitué par le lit ordinaire du cours d’eau, pour le débit d’étiage ou pour les crues fréquentes (crues annuelles)
Le lit majeur :
Le lit majeur comprend les zones basses situées de part et d’autre du lit mineur, sur une distance qui va de quelques mètres à plusieurs kilomètres. Sa limite est celle des crues exceptionnelles
Le lit majeur fait partie intégrante de la rivière. En s’y installant, on s’installe donc dans la rivière même. Et, bien entendu,on s’expose au risque d’être inondé.
Le risque d’inondation en Loire Moyenne est considéré comme le troisième risque naturel en France (en terme d’enjeux), après celui d’inondation à Paris et le risque sismique au sud est de la France.
Empruntons à un écrivain du XXe siècle ( Maurice Genevoix- 1922 - dans Rémi des Ranches) cette pensée ligérienne. « Jour à jour, les hommes volent à la Loire son domaine. Là où elle coulait hier, ils viennent et sèment leur blé, plantent leur vigne et construisent leurs maisons. Ils ramassent l’argile limoneuse, le sable même qu’elle a laissé, les amoncellent sur sa rive et lui disent : tu ne passeras plus. Que lui dirai-je demain, si elle reprend son bien, et si, rentrant là-bas après la crue, je ne retrouve qu’un peu de vase à la place tiède où je dormais ? »
Crue
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Histoire de crues
Crue de la Charente en mars 2006.La crue est le fait qu'un cours d'eau déborde de son lit mineur, après de fortes pluies, une fracture terrestre en profondeur qui libère des nappes phréatiques ou la fonte des neiges. Une crue très connue est celle du Nil qui touche toute la population habitant sur une bande de 25 kilomètres sur les bords du fleuve. Les crues sont le phénomène météorologique et géomorphologique le mieux connu et le plus suivi dans l'histoire. Les zones à risque, car inondables, sont bien répertoriées.
On lutte contre les crues par divers aménagements hydrauliques, dont les zones d'expansion de crue
L'INONDATION CATASTROPHIQUE DE 1856
Si depuis novembre 1910, il n’y a plus d’envahissement de la vallée, le fait était fréquent dans les siècles précédents et souvent, suite à la rupture d'une levée.
Celle du 16 mars 1615 a causé de grands dégâts. La crue a détruit l’ancien village de Saint-Martin de la Place.
La crue de 1856 demeure encore de nos jours la crue record et de référence pour l’aménagement du territoire.
Elle a recouvert près de 100 000 hectares, détruit près de 23 km de digues et provoquant la mort d'une trentaine de personnes uniquement dans le département de Maine-et-Loire.
Les témoignages écrits sont nombreux.
De nombreuses villes furent partiellement submergées : Blois, Tours, Trélazé, etc... Dans cette dernière commune, la carrière des Ardoisières fut engloutie provoquant l’arrêt de la production durant plusieurs mois. L’empereur Napoléon III fit alors une visite sur les lieux de la catastrophe. Cette visite auprès des sinistrés, avait aussi des arrière-pensées politiques (cf. émeutes de la Marianne dans cette commune un an plus tôt). Notons cependant qu’à l'amont du confluent de l’Allier, cette crue de 1856 est nettement en-dessous de celles de 1846 et 1866, soit d’un niveau équivalent à celle de 1907.
Les premières crues apparaissent le 5 mai avec des pluies torrentielles ininterrompues.
Le 15 mai, une première brèche s’ouvre à Rigny-Ussé. A peine un léger abaissement des eaux se produit qu’une nouvelle crue survient, produite par le gonflement simultané de la Nièvre, de l’Allier, du Cher et de la Vienne et des autres affluents de la Loire.
La réunion des eaux fournies simultanément par le fleuve et ses affluents, amène une inondation terrible comme de mémoire d’homme il n’en avait été vue.
Le 3 Juin, c’est la digue de Bréhémont qui lâche et bientôt le niveau de l’eau monte de 15 à 20 cm par heure. Le sous-préfet de Saumur envoie 300 bateaux entre Bourgueil et Mazé. Ils sont manœuvrés par les troupes de Saumur.
La rupture de la levée a lieu le 4 juin à 4 h 40, à La Chapelle sur Loire .
Le flot atteint Beaufort le 5 juin à 6 heures du soir. On dit que 300 maisons se sont écroulées. Toutefois, il n’y a pas de victime. Les hauteurs de la ville sont encombrées de monde
Les hauteurs d’eau sont relevées en plusieurs points de la commune.
En voici quelques unes :
- sur la levée de Canada 2,4 m
- à Bousseline 2,46 m
- la maison qui touche le pont de Porteau 1,60 m ; le pont est emporté
- route de Longué 1,25 m
- route de Brion 0,67 m
- au marais 1,57 m ; voir les marques laissées sur un petit pavillon
- au moulin 1,65 m ; le vieux pont est en partie emporté
- à l’Izenelle 2,63 m
- au gué d’Anjan 2,02 m.
En mairie de Gée, le maire de l’époque a fait apposer une plaque sur laquelle, on peut lire, notamment : Les eaux ont envahi la vallée de l’Authion où, dans la ville, elles ont atteint une élévation de deux mètres ; au moulin, cette ville était cernée par les eaux au point qu’on n’en pouvait sortir qu’en bateau, de là, elles sont venues à Gée où elles se sont élevées jusqu’à trois et quatre mètres, au petit Bois-fou …
La Loire ne regagne son lit qu’au bout de quatre à cinq jours.
Beaufort reste plus de six semaines sous les eaux de l’inondation. Les dommages causés aux infrastructures, habitations, animaux et cultures sont considérables. Toutes les récoltes sur pied sont complètement perdues.
Les habitants ont beaucoup reproché aux pouvoirs publics de ne pas avoir pris la décision d’ouvrir la levée, en aval, pour évacuer les eaux de la vallée plus rapidement.
Courageux et infatigables, eux qui ont fuit leurs maisons et leurs champs inondés, ils reviennent cultiver et ensemencer les terres au fur à mesure que les eaux les laissent à découvert en se retirant.
La crue du 15 juin détruit encore l’espérance de cette nouvelle récolte qui ne produisit que pour un petit nombre.
Le millet, le blé noir, les pommes de terre, le chanvre, les navets, les choux, les betteraves donnèrent les meilleurs résultats même semés au mois de juillet.
Grande fut la misère de toutes les populations de la vallée, habituées à l’aisance.
Des dons généreux de l’Empereur Napoléon III et des secours énormes, de plusieurs millions, sont envoyés de tous les points de la France et de l’Europe. Ils sont toutefois insuffisants à soulager tous les maux des malheureuses victimes.
Les maires, adjoints et membres du conseil municipal de Beaufort se montrent à la hauteur de leur mission, pour nourrir, loger et protéger les milliers d’habitants de la vallée, réfugiés à Beaufort.
voir aussi https://www.archives49.fr/histoire-de-lanjou/il-etait-une-fois-lanjou/xixe-siecle/
Dès le moyen âge les habitants des bords de Loire, ont essayé de cultiver et défricher les terres fertiles et limoneuses des vals. Progressivement, le lit mineur du fleuve est canalisé par l’édification de levées ou « turcies ». (les turcies sont un mélange de fascines en bois et en terre, renforçant localement le cordon alluvial et reliant des buttes insubmersibles).
Depuis 1450, la généralisation des levées dans l’Orléanais et en Touraine provoquent lors de crues importantes des ruptures. En effet, une levée n’est pas une muraille mais simplement une digue élevée en matériaux perméables bien souvent récupérés sur place. Elles furent rehaussées au cours des siècles pour atteindre huit mètres de hauteur. Une route goudronnée les chapeautent bien souvent, dans certains secteurs la circulation automobile vient très récemment d’être interdite pour éviter les dégradations constantes mais également pour en faire des pistes cyclables ou piétonnes, un observatoire magique pour admirer le fleuve Royal en toute sérénité.
L’ingénieur Comoy démontra qu’un endiguement trop étroit et trop haut aggravait les crues. Les digues ne peuvent supporter les 8000 m3/s d’une Loire en furie. Le débit maximal est d’environ 6000 m3/s. La commission qu’il dirigeait proposa de créer 85 ouvrages de retenues, soit : 22 sur la Loire supérieure d’une capacité de 300 millions de mètres cubes, et 63 réservoirs sur l’Allier soit 286 millions de mètres cubes. Ce programme ne fut jamais réalisé. Avec l’arrivée du chemin de fer, les investisseurs abandonnèrent les bords de Loire pour les bassins sidérurgiques plus rentables.
Pas de barrage du Veurdre, pourtant la seule solution efficace.
On préfère gaspiller l'argent en Marketing pour attirer le touriste, ou "dans l'écologique" en faisant gober n'importe quoi aux citoyens.
L’urbanisation galopante de ces dernières décennies dans la vallée de Loire a désormais un coût en cas d’inondation importante (du type de celle de l’Oder en Pologne et en Allemagne à l’été 1998). Pour une crue du genre de 1856 sur les 450 kilomètres séparant Nevers d’Angers, ce serait : 7 ou 8 milliards d'euros de dégâts, 300000 habitants seraient menacés et inondés, 13600 entreprises dont 500 de plus de 20 salariés, 72000 emplois et 80000 logements subiraient la catastrophe d’une crue exceptionnelle. https://fr.wikipedia.org/wiki/Levée_de_la_Loire
De quoi faire réfléchir…