Interventions de Mr Yves Dauge, Sénateur. Fondateur du PNR et responsable du classement UNESCO du VAL DE LOIRE
L'Unesco attend beaucoup de nous, il est nécessaire que l'on soit exemplaire dans la gestion du fleuve.
Le parc naturel régional a été créé dans les années 80. Pour conserver ce label, il est nécessaire de revoir tous les 10 ans le travail qui a été fait lors de la création car l'Unesco envoie de temps en temps des expertises.Il existe 30 sites Unesco en France. Malgré d'autres candidatures possibles, on est obligé de dire "halte" pour pouvoir conserver la qualité des sites déjà labellisés.
Entre Tours et Angers, la Loire est le thème principal du parc.
Rappel de l'historique de l'inscription à l'Unesco : c'est lorsqu'YD était Conseiller pour le patrimoine mondial et plus particulièrement sur les centres historiques urbains qu'il a pensé à l'inscription de la Loire au patrimoine mondial. Le dossier avait été présenté une première fois en 1999, mais il n'avait pas alors obtenu la majorité nécessaire des 2/3 du Comité du Patrimoine mondial pour deux raisons : les centrales nucléaires, et la question de la gestion d'un tel espace étendu sur 280 km, composé de 2 régions, de 4 départements et de 161 communes, un tel ensemble peut être qualifié de véritable " millefeuille administratif". C'est lors du deuxième passage que l'on a expliqué comment on allait gérer le site, étendu de Sully sur Loire à Chalosse, par la création d'une mission dédiée.
Le classement obtenu, sous le critère de "Paysage culturel" est placé sous la responsabilité de l'Etat français vis à vis de l'Unesco.
Comment gérer l'évolution du paysage ? L'Etat est représenté par le Préfet.
L'an prochain, le préfet sera dans l'obligation de présenter un plan de gestion détaillé qui sera examiné par des experts de l'Unesco. Les deux régions concernées se composent des départements du Loiret, de Loir et Cher, de l'Indre et Loire pour la région Centre, et du Maine et Loire pour le Val de Loire.
L'Etat français est engagé auprès de l'Unesco par une inscription dans une politique internationale régie par une convention internationale. L'Etat est également responsable, d'une manière générale, de la gestion du fleuve et plus précisément du lit mineur. Dans le cadre du label sur le paysage, il est nécessaire de préserver le fleuve ainsi que la vue. Pour cette raison, il n'y aura pas d'éolienne (c'est l'Etat qui délivre les permis d'éoliennes). Ainsi à Bourgueil, l'Etat a su dire non a un parc de 25 éoliennes. Il pourrait y avoir un règlement identique pour les antennes de téléphone mobile. Des décisions ont été prises antérieurement pour développer des équipements touristiques dans le lit mineur. Aujourd'hui ce n'est plus possible. Attention également aux guinguettes. C'est le système qu'il faut mettre en ordre de marche.
En résumé, "nous devons avoir un autre mode de gestion du site".
Par rapport au plan de gestion qui doit sortir dans un an, il est nécessaire de reprendre la question du lit mineur, de réfléchir avec les associations et l'Etat (c'est à dire le préfet) et le conseil général, à une gestion unique, coordonnée avec un système de gestion clair.
"Votre interpellation va dans le bon sens" : il faut faire attention à ce qui est fait dans le lit de la Loire, et à ce qui relève de la sécurité.
Par rapport au Tourisme : s'il y a une voie existante, et en prévision d'un contrôle Unesco, il ne faut pas faire de nouveaux tracés. L'usage du goudron n'est pas souhaitable.Le texte préparé par le président de l'association Loire Sauvage doit être envoyé à la mission Loire, il contribuera au plan de gestion.
Intervention de fin de réunion
Il y a des points sur lesquels on peut s'entendre. On ne sauvera pas la Loire sans le monde associatif.
Le travail des élus est de mieux communiquer : lorsqu'il était président du PNR, Y. Dauge a constaté que l'information ne circule pas suffisamment.Malgré tous les efforts faits actuellement tant par le PNR que par la mission Loire, il est nécessaire de considérer que le citoyen est aujourd'hui plus exigeant en matière de demande d'information. Si l'Etat a donné son accord au projet du Conseil général, il doit en mesurer les conséquences vis à vis de l'Unesco. Le plan de gestion à produire en vue de la nouvelle demande auprès de l'Unesco est une bonne opportunité pour remettre en question ce projet. En cas d'inspection de l'ICOMOS, il est certain que ce sera refusé.Y. Dauge est en accord avec l'analyse qui a été faite par Loire Sauvage et prendra contact avec le préfet pour demander une expertise du projet. Il serait préférable de travailler sur la levée que dans le lit mineur de la Loire, et que le projet ne soit pas maintenu.
Dans ces conditions, une demande de suspension des travaux sera adressée au préfet.
Il est souhaitable que les Maires soient plus attentifs à une plus grande participation de la population au projet concernant le parc naturel régional. (notes prises en cours de réunion, M.T. CERF)
Conclusion :
L’association Loire Sauvage est inquiète, car elle a le sentiment que la politique touristique mise en œuvre ne respecte pas l’intégrité du patrimoine culturel et naturel et en compromet sa valeur intrinsèque. La Loire, fleuve sauvage, doit-elle devenir un vélodrome ?
Qu’adviendra-t-il de ses promeneurs en famille, observateurs d’oiseaux, pêcheurs et autres rêveurs à pied ? Ils seront exclus car le passage d’un groupe de cycliste est aussi contraignant que celui d’un véhicule. Nous proposons une découverte plus discrète, un passage en marche pied aménagé par touches, qui s’harmoniseraient avec les rives en contournant les arbres, au rythme des déclivités. Son tracé, large d’un mètre au plus, ne nécessiterait lui aucun remblaiement ni tronçonnage. L’été il pourrait être ponctué d’indications documentaires ou culturelles, la pêche, la faune, la flore, les bâtiments, la navigation.
Il existe déjà ce circuit rive droite, entre la Loire et l’Authion. Celui-ci pourrait, par quelques incursions, dominer le fleuve du haut de la levée aménagée et des villages sécurisés. insi, le projet revisité serait plus conforme aux critères du classement Unesco, juxtaposition de l’activité humaine et des territoires sauvages, la Loire délimitée, dans son lit mineur, par le parapet de levée.
Aussi, il apparaît souhaitable que les véritables gestionnaires de cet espace proposent aux riverains et aux touristes des aménagements légers, en harmonie avec la magie du fleuve
En cours de débat :
Monsieur MARCHAND est intervenu pour indiquer que le projet datait de 2003 et qu’il était finalisé.
Madame LAIDET est intervenue pour contester le manque d’information, en précisant que des plaquettes de la Mission Val de Loire avaient été éditées. Leur diffusion en Anjou, apparaît restreinte, nous semble t il.
Avant de clore Monsieur DAUGE reprend la parole : cf annexe
Ainsi, nous voulions vous présenter notre Association Loire Sauvage et maintenant nous vous convions au pot de l’amitié, offert par le Maison Bouvet Ladubay, que nous remercions.
Libellés : reunion du 6 Mars 2010